Les pièges de l’ego : une limite à l’épanouissement personnel

Publié le : 15 décembre 202014 mins de lecture

Les pièges de l’ego limitent notre bonheur ; c’est parce que l’essence de notre être vit dans un état perpétuel d’insatisfaction, donc il nous engourdit avec ses exigences constantes, ses peurs et ses stratagèmes ; il nous conduit à une folle dépendance qui nous force à entrer dans notre zone de confort, où rien de mal ne peut arriver. Il faut donc être capable de ne pas tomber dans les pièges de l’ego, de le rééduquer, de le faire devenir cet extraordinaire élément psychologique qui anime la liberté. Quand on parle de cette dimension psychologique, on se perd souvent dans ses définitions. L’ego comme cette entité contrainte de faire face presque quotidiennement à des impulsions et des normes sociales. Cette structure peut également être façonnée sur la base de la raison et peut, par un travail sur soi-même, trouver sa propre stabilité. Maintenant, si nous nous concentrons plutôt sur les approches de la philosophie orientale ou celles définies par la dimension spirituelle, cela change légèrement. Dans ce cas, en fait, l’ego est une version malade de la réalisation de soi, attirée par l’aimant qu’est l’égoïsme. C’est précisément la force intérieure que l’on doit apprendre à contrôler, à éduquer et à réorienter. Quelle que soit la ligne de pensée que nous considérons, qu’il s’agisse de l’approche freudienne ou de celle esquissée par les philosophies orientales, il y a un fil conducteur, et c’est la nécessité d’éduquer l’ego, de modifier ses pulsions et de casser cette armure malsaine qui le recouvre, pour le rendre plus brillant, plus utile et plus en phase avec notre croissance personnelle. Ainsi, connaître les pièges de l’ego est certainement le point de départ pour comprendre la dynamique qui l’affecte. Voyons voir ce qu’ils sont.

Les pièges de l’ego

La clé du bien-être, la clé de la réalisation de soi et d’un véritable sentiment de bonheur, se trouve dans l’équilibre. Selon certains, pour y parvenir, il faut mettre l’ego au régime. Nous devons faire avec notre ego ce que nous faisons avec notre nourriture. Souvent, nous tombons nous-mêmes dans le piège des régimes alimentaires malsains, où les graisses saturées finissent par provoquer des inflammations et nous font gonfler. Ainsi, loin de se sentir rassasiée, la faim nerveuse augmente. Il en va de même pour l’ego, avec l’anxiété causée par les éloges, la reconnaissance, l’approbation ou le fait de pouvoir nourrir une fausse estime de soi qui a toujours faim. C’est elle qui, à la moindre menace, finit par se dégonfler. Nous devons faire travailler nos muscles, nous devons entraîner nos valeurs psychologiques par l’humilité, la détermination et la souplesse psychologique. Il est donc essentiel d’identifier les pièges de l’ego si récurrents chez beaucoup d’entre nous.

1. On veut toujours avoir raison

Certaines personnes sont comme ça, peu importe qu’on leur présente la vérité brute et nue. Quelles que soient les circonstances, le moment ou les conditions, ils prétendent toujours avoir raison. C’est pourquoi, et pour toujours faire pencher la balance en leur faveur, ils n’hésitent pas à adopter les stratégies les plus variées et les plus néfastes. L’ego, dans ces circonstances et malgré les excès, n’aide personne. C’est un piège que tout le monde ne sait pas reconnaître et délimiter.

2. Pourquoi les autres n’agissent-ils pas comme on le souhaiterait et comme on l’attends ?

D’une certaine manière, nous avons tous éprouvé ce sentiment : celui du désespoir lorsque nous constatons que les personnes que nous estimons ne se comportent pas ou ne font pas ce que nous aurions attendu. Attendre de ceux qui font partie de notre cercle d’affection qu’ils agissent toujours exactement comme nous le voudrions est un des pièges de l’ego et une source de souffrance. L’idéal, dans ces cas, est d’éviter l’autoconditionnement, de fixer des limites à son propre être et de laisser les autres faire de même. Parce que respecter et même donner une certaine valeur au fait que les autres agissent selon leurs propres principes et désirs est aussi un acte de respect et d’épanouissement personnel.

3. Se sentir perpétuellement incomplet

Si on avait une plus grande maison, on sera heureux. Si on gagnait un peu plus d’argent, on pourrai acheter ce nouveau mobilier de cette marque particulière. Si j’avais un partenaire aimant qui me traitait comme une reine, ma vie serait parfaite. En y réfléchissant bien, le manque est un élément actif de notre société. Nous ne nous sentons jamais complets ou satisfaits. Il nous manque toujours quelque chose, nous soulignons toujours ce détail qui, si seulement nous l’avions, nous procurerait un immense bonheur. Cependant, lorsque nous parvenons à réaliser ce qui nous manquait, la satisfaction d’y être parvenu s’effondre rapidement et nous plaçons nos espoirs dans autre chose, dans une autre dimension, dans une autre personne.

4. La nécessité de recevoir une approbation

Nous avons tous besoin de nous sentir acceptés. Après tout, nous traversons des scénarios sociaux dans lesquels le vivre ensemble est de plus en plus fluide et plein de sens si nous nous acceptons les uns les autres. Donc, comme nous l’avons dit au début, la clé réside dans l’équilibre. Se sentir accepté, c’est bien, mais être obsédé par l’idée de toujours avoir l’approbation des autres n’est pas du tout sain et met les poignets de notre liberté et de notre épanouissement personnel à rude épreuve. Parfois, l’ego, avec son besoin de recevoir une approbation, doit être mis au régime ; il doit perdre suffisamment de poids pour pouvoir prendre des décisions sans demander la permission à personne.

5. On se sens inférieur ou supérieur aux autres

Les pièges à égoïsme ne se manifestent pas seulement par l’abus, par cet égoïsme de ceux qui veulent de plus en plus, de ceux qui se croient supérieurs aux autres ou qui ont plus de besoins que les autres. Les pierres qui entravent l’épanouissement personnel font également partie de cet éventail de sentiments qui indiquent un manque. Se sentir inférieur aux autres, percevoir nos efforts comme vains alors que le reste du monde est meilleur que nous dans presque tous les domaines, provoque également des souffrances. Et cela parce que les egos anorexiques existent aussi ; ils rendent nos esprits malades, nous limitent et nous transforment en ombres floues. Il ne fait donc jamais de mal de se rappeler que l’intégrité d’une personne présuppose un ego capable de se protéger sans tomber dans le piège de l’excès. Nous parlons d’une estime de soi centrée sur elle-même, forte, qui sait se valoriser, mais qui est aussi respectueuse des autres.

Les pièges de l’ego sont ces embuscades dans lesquelles nous perdons souvent une partie de notre dignité et de notre estime de soi. L’ego est ce petit homme qui vit en nous et qui aime nous empoisonner avec des demandes inutiles, avec le bruit constant généré par : on veut celui-là, on manque celui-là, on ne supporte pas celui-là, on déteste celui-là. Apprenons à faire taire cette voix agaçante et nous viendrons pas à pas reconnaître ses stratégies afin de pouvoir redresser la dynamique de notre ego et l’orienter en notre faveur. L’ego ne doit jamais être un obstacle ; il doit être un humble allié, sage et concentré, qui nous aide à grandir chaque jour.

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La naissance de notre égo

Avoir un égo est normal, il serait pleinement  constitué dès l’âge de 7 ans. Cela est donc logique, et là n’est pas le souci. Le souci vient de notre identification à lui et non de sa présence. La véritable problématique est de se prendre pour lui et de ne pas pouvoir s’en défaire. Le souci c’est de penser « être » une personne et de la défendre.

Notre égo se constitue donc progressivement dès notre plus jeune âge puis tout au long de notre vie par :

  • Notre éducation parentale et scolaire.
  • Nos propres expériences qui font nos réussites et nos non réussites.
  • Notre environnement sociale, professionnel que l’on appelle aussi inconscient collectif.
  • Nos blessures acquises ou créées : expériences douloureuses vécues et dont le deuil n’est pas fait.
  • Notre sensibilité personnelle;
  • Nos peurs rationnelles ou irrationnelles

Tous ces éléments influencent notre manière de penser de faire et d’agir. Nous croyons à des choses, vraies ou pas, puis, couches après couches, elles forment une identité : notre égo. Il se manifeste de manière spontanée et involontaire. C’est un mode automatique, presque indépendant et autonome.

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Fonctionnement de l’égo

Le mental et l’égo sont facilement reconnaissables. Ils sont dans le jugement de ce qui est. C’est à dire que le présent les insatisfaits et ils recherchent ailleurs ce qui pourrait les contenter. Une autre piste, notre mental a toujours quelque chose à redire sur le passé ou le futur. La plupart du temps, le passé est utilisé pour se plaindre ou pour justifier du présent actuel. Le futur lui, prend souvent la forme de projections. Soit d’un avenir incertain et angoissant si vous êtes du genre pessimiste, c’est la crise, ce n’est pas facile, faut pas rêver, soit d’un avenir meilleur dans lequel vous serez heureux plus tard. Si vous êtes dans une de ces deux configurations, vous n’êtes donc pas dans le présent, vous êtes alors dans votre mental, et vous n’êtes pas épanoui.

– Le passé :

Pour notre égo, le passé est notre identité. Il nous permet de nous justifier sur ce que nous sommes devenus ou ce que nous vivons. Il est donc facilement compréhensible que dans certains cas, nous ne voulions pas la lâcher. Comment pourrions-nous justifier notre vie sans cela. Sans ce travail de deuil du passé, celui-ci se répète sous la forme d’émotions similaires. Souvent, les personnes cessent de vivre dans le passé lorsqu’elles en ont vraiment marre de souffrir d’une chose qui n’est plus et qu’elle fait le choix d’être heureuse. Sans ce choix, la déprime lancinante est omniprésente.

– Le futur :

On ne sait pas. Le futur est une projection, une supposition créée par notre mental. Personne ne sait ce qui va lui arriver demain ou dans la seconde. On en a une idée bien sûr, on se doute de ce qui va se passer, mais fondamentalement, on n’en sait rien. Et ça, pour le mental, notre égo, c’est insupportable. Il veut savoir, contrôler et maitriser, c’est son job. Le bonheur ne se trouve pas dans le futur, il se trouve dans le présent.

La soif de reconnaissance et l’épanouissement personnel

L’égo nous pousse à vouloir être reconnu, à vouloir briller, voire aduler. Mais l’égo, est-ce vraiment nous ? Et où se situe-t-il ? Dans les bras, dans les jambes, dans l’esprit dans le cœur ? Pour les bouddhistes, l’ego est une construction mentale, une illusion qui nous empêche de nous libérer et nous pousse à nous prendre pour le centre du monde. Ne cherchez pas à vous réaliser à travers la reconnaissance des autres. S’épanouir ce n’est pas avoir la crainte de ne pas plaire aux autres. Vous n’êtes pas votre ego. Vous n’êtes pas cet être anxieux, limité, que vous croyez être. Vous n’êtes pas cet être qui a besoin d’être reconnu. Vous êtes un être exceptionnel. Simplement vous n’en avez pas encore conscience. Effectivement, la plupart des êtres humains pensent que l’image d’eux même, qu’ils se sont construites de toutes pièces, est réelle et représente leur véritable nature. Vous avez une vision dualiste. Il n’y a pas vous et les autres. Vous et l’univers. Vous et le monde.  Vous faites partie, nous faisons partie d’un grand Tout. Nous ne sommes ni plus ni moins la partie d’un ensemble merveilleux. Nous sommes une des cellules de l’univers. Nous sommes inter dépendant. En chassant les pensées dominées par l’ego, vous sentirez le lien qui vous unit à tous les autres et même à l’univers.

Un ego surdimensionné réduit l’épanouissement personnel

Avant de pouvoir prendre une totale confiance en l’Univers, de lâcher prise totalement, et de laisser notre égo de côté, nous allons commencer par le freiner, le réduire, le limiter.

  • Arrêtez de vous identifier à vos possessions, à vos titres, à vos biens, à votre métier, à vos réalisations.
  • Appréciez ce que vous faites, pour le plaisir de faire, et pour ce que cela apporte aux autres. Vous n’êtes pas ce que vous possédez. Appréciez ce que vous avez, mais ne possédez pas. En réalité vous ne possédez rien, vous êtes le gérant provisoire de vos biens. Tout est impermanent. Tous les biens que vous avez aujourd’hui vous abandonneront et deviendront les biens d’un autre.
  • Méditez. Posez-vous, laissez votre esprit au repos. Laissez passer les angoisses, les peurs, et même les impressions de réussite.

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