La tristesse : une émotion pas aussi négative que ce que l’on imagine

Publié le : 21 octobre 20206 mins de lecture

Parfois, nous nous retrouvons enveloppés d’une tristesse indéfinissable, en silence, le front attaché à la vitre d’une fenêtre et l’âme dans nos poches. Nous ne savons pas très bien pourquoi cet état émotionnel est apparu, mais ce que nous constatons, c’est que nous ne pouvons pas faire face à la journée avec la vitalité que nous avons toujours eue.

Quelles sont les causes de ce genre de situation ? Nous ne parlons pas d’un état dépressif, une chose n’a pas toujours à voir avec l’autre, nous ne faisons référence qu’aux jours où le thermomètre de notre état d’esprit tombe à un zéro existentiel. Ce sont des moments où aucun enthousiasme ne se présente, où nous devenons des vagabonds de notre routine et des apatrides de nos espoirs.

La tristesse est un messager à comprendre, mais jamais une paire de chaussures à porter en permanence. Cependant, de nos jours, nous n’avons pas le droit d’être tristes. Il n’y a pas de place pour cette émotion qui agit comme un canal pour le cerveau lui-même. Nous sommes presque « obligés » de l’ignorer et d’agir comme si tout allait bien, de remporter l’Oscar de la meilleure performance de l’année, ce qui montre que nous sommes immunisés contre la déception, la frustration et le découragement.

En tout cas, personne ne peut garder longtemps cette armure, cette armure imprenable. Bien que chacun d’entre nous ait accès à toutes sortes d’informations, de livres et de publications, nous pensons toujours que la tristesse n’est guère plus qu’un sentiment pathologique.

Affrontons une fois pour toutes les faux mythes qui s’y rapportent, car cette émotion nous est inhérente en tant qu’êtres humains, c’est quelque chose que nous devons comprendre

La tristesse est un avertissement

La tristesse se manifeste toujours par une perte d’énergie. On n’atteint pas immédiatement l’état de découragement et d’aplatissement typique de la dépression, c’est un processus plus doux, plus involontaire. Nous ressentons un fort besoin de souvenir intérieur qui s’accompagne généralement d’un sentiment d’apathie et d’une fatigue indéfinissable.

Cette sensation physique répond en fait à un mécanisme d’alerte du cerveau lui-même : elle nous oblige à nous éloigner des stimuli de notre environnement afin de nous relier à notre moi intérieur. Nous devons « enquêter » sur cette chose qui nous dérange, qui nous inquiète, qui nous bouleverse…

La tristesse nous invite à préserver les « ressources ».

Un biologiste et physiologiste qui a étudié cette émotion négative pendant des années a indiqué que la tristesse produit en nous un petit état d' »hibernation ».

Elle nous met en attente, nous relègue à l’immobilité et à l’introspection pour que nous puissions réfléchir à un fait concret. Mais ce n’est pas tout : par ce processus, le cerveau s’assure qu’il ne gaspille pas toute son énergie dans des activités qui, pour l’instant, ne sont pas prioritaires.

L’essentiel est de résoudre le malaise, de se concentrer sur soi-même. Cependant, comme nous le savons déjà, nous n’écoutons pas toujours cet instinct de conservation. Nous l’ignorons et nous nous accrochons à notre vie quotidienne comme si la tristesse n’était rien.

La tristesse en tant que soin de soi

De nombreux psychologues ne veulent pas étiqueter la tristesse comme « une émotion négative ». Dans notre fixation presque obsessionnelle d’étiqueter tout comportement ou phénomène psychologique, nous perdons parfois la bonne perspective pour analyser cette réalité.

La bonne phrase est très simple : « dites-moi ce dont vous avez besoin ». Cela obligera la personne en face de nous à réfléchir à la racine de son problème et donc à approfondir ses véritables besoins.

La tristesse comme désir et inspiration

La tristesse oscille entre nostalgie et mélancolie. C’est le manque de quelque chose, nous nous sentons tellement effondrés par des sentiments opposés, par le vide et les besoins sans nom, que nous en sommes presque désespérés.

On dit souvent que cette émotion est la forme de sensibilité la plus raffinée de l’être humain, celle qui invite beaucoup à être plus créatif, à aborder l’art, la musique ou l’écriture pour canaliser tous ces sentiments opposés.

Cependant, et il est bon de s’en souvenir, bien que la tristesse puisse inspirer le cœur de l’artiste, personne ne peut vivre en permanence dans ce royaume de nostalgie, de mélancolie et de vide dans lequel réside l’immaturité émotionnelle.

La tristesse comme stratégie pour notre développement psychologique

Derrière cette « émotion négative » se trouve l’épanouissement personnel.

Comprendre ses émotions et gérer son univers de la meilleure façon possible, c’est une contribution fondamentale à notre croissance psychologique. Il est donc bon de cesser d’associer la tristesse à des termes tels que faiblesse, la dépression, la peur ou vulnérabilité.

Derrière chaque personne qui s’identifie et fait face à la tristesse se cache un véritable héros. La tristesse l’aide à être positive, à améliorer sa confiance en soi, et à avoir le courage nécessaire pour améliorer sa vie et affronter le monde.

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