Etre épuisé sans en connâitre la raison : les explications

Publié le : 21 octobre 20208 mins de lecture

Il est clair qu’il existe un lien étroit entre le corps et l’esprit. Rien n’est plus agréable que de rentrer à la maison après le sport ou une journée de travail, d’ouvrir la porte et de se sentir satisfait. C’est le genre de fatigue dans laquelle l’esprit se sent à l’aise, ne souffre pas, n’est pas « lourd » et encore moins épuisé. Nous savons que le corps retrouvera sa force après le repos et ressentira une harmonie intérieure. Il y a des moments, en revanche, où le simple fait de faire des courses ou de dîner avec des amis exige un effort qui semble au-delà de nos forces. Ce sont des situations qui cachent parfois un problème sous-jacent qui mérite toute notre attention.

Être épuisé : fatigue sans raison

Lorsque nous nous sentons très fatigués, nous savons généralement pourquoi. L’effort physique, des horaires de travail plus longs que d’habitude, un voyage avec plusieurs escales sont des facteurs qui expliquent la fatigue. Il n’est pas difficile d’identifier la raison de l’épuisement physique, qui nous laisse sans énergie et sans force. Mais si l’origine du malaise physique et mental n’est pas claire, le stress en est souvent la cause. Il ne s’agit pas nécessairement de problèmes, de déceptions ou d’adversités quotidiennes. Une fatigue sans raison peut être liée à la quantité d’engagements que l’on prend, sans se donner le temps de se reposer ou même sans pouvoir vraiment se concentrer sur les engagements eux-mêmes. Beaucoup d’entre nous se réveillent avec le pilote automatique : petit déjeuner, emmener les enfants à l’école, aller au travail, revenir. Nous effectuons ces tâches presque par inertie, faisant en sorte que les choses se succèdent sans arrêt, sans possibilité de méditer sur ce que nous faisons. Nous ne laissons aucune place à la réflexion et au repos, et ce mode de vie, en fin de compte, nous présente l’addition.

À lire en complément : Comment trouver le courage quand on se sent épuisé ?

Causes et facteurs de risque de la fatigue

Les causes sont nombreuses et peuvent être organiques ou fonctionnelles  :

Les causes organiques

  • Les asthénies infectieuses ou post-infectieuses (période de convalescence d’une infection) : hépatite virale, mononucléose infectieuse, brucellose, fièvre Q, maladie de Lyme, virus VIH, tuberculose…
  • Les asthénies des cancers pouvant survenir au cours de l’évolution de la plupart des cancers et de leurs traitements (radiothérapie, chimiothérapie, morphiniques).  Certains syndromes dits paranéoplasiques car accompagnant l’évolution de certains cancers peuvent être responsables de fatigue : syndrome de Cushing, syndrome de Eaton-Lambert ;
  • Les asthénies métaboliques : hyperparathyroïdie, insuffisance rénale chronique, troubles des ions sanguins (potassium, sodium), diabète ;
  • Les asthénies hormonales : maladie d’Addison, hypothyroïdie ;
  • Les asthénies liées à des maladies multiorganiques : sarcoïdose, lupus ;
  • Les maladies du foie : hémochromatose, maladie de Wilson, hépatite chronique sévère ;
  • Les maladies neurologiques : maladie de Parkinson, myasthénie, sclérose en plaque, hystérie, myopathies, intoxication par somnifères, syndrome d’apnées du sommeil, narcolepsie ;
  • Toutes les anémies ;
  • Certaines affections digestives : maladie coeliaque, maladie de Crohn ; 
  • Certains médicaments : béta-bloquants, neuroleptiques… ;
  • Les maladies cardiovasculaires : cardiopathies sévères, hypotension artérielle.

Les causes fonctionnelles

Les causes fonctionnelles (psychiques ou psychiatriques) sont essentiellement dominées par la dépression et les troubles névrotiques. Il existe dans tous les cas de fatigue durable une intrication des facteurs physiques et psychiques : toute fatigue physique prolongée retentit souvent sur le psychisme et inversement toute fatigue physique retentit sur le versant physique. La difficulté pour le médecin est d’apprécier la part respective du versant physique et psychique de l’asthénie. Le syndrome de fatigue chronique, décrit dans les pays anglo-saxons, survient chez un sujet jeune (jeune cadre dynamique en situation de stress) et est caractérisé par une asthénie intense sans aucune anomalie à l’examen clinique (absence de troubles psychiatriques majeurs) évoluant depuis 6 mois. Les examens de laboratoire ne retrouvent aucune cause particulière. Le médecin doit éliminer d’autres maladies avant de poser ce diagnostic.

Stratégies pour surmonter la fatigue mentale

Dans son célèbre livre Your Wrong Zones, Wayne Dyer a dit que lorsque nous nous sentons fatigués, la meilleure chose à faire est de faire des choses différentes. Éviter, au contraire, c’est se plaindre constamment de notre état ; ce faisant, le seul résultat sera de transmettre un malaise à d’autres qui, sûrement, doivent déjà faire face à leurs réalités intérieures. En tout cas, la fatigue sans raison n’est qu’apparente. Il y a toujours une raison et c’est là que doit commencer notre changement. L’inaction et les plaintes rendent ce malheureux chronique. Voyons donc quelques petites stratégies à appliquer immédiatement :

– Méditez

Enfin, une stratégie efficace est sans aucun doute la méditation. Si vous vous habituez à consacrer une vingtaine de minutes par jour à cette pratique, vous constaterez les premières prestations après quelques semaines. Considérez donc combien il est important d’approfondir et de travailler sur cette fatigue mentale et émotionnelle qui altère souvent la qualité de vie. Ne remettez pas à demain la résolution d’un malaise que vous ressentez aujourd’hui.

Quels sont les examens et analyses complémentaires en cas de fatigue ? 

Ils sont guidés en fonction des données de l’interrogatoire et de l’examen qui permet d’orienter le diagnostic vers un type de cause particulière.

Evolution de l’asthénie

Elle dépend de la cause sous jacente. L’évolution du syndrome de fatigue chronique est toujours favorable en quelques mois ou années.

Traitement de la fatigue

La prévention de la fatigue repose sur une hygiène de vie satisfaisante : repos suffisant (8 heures de sommeil par nuit), équilibre nutritionnel. Lorsqu’une cause (organique ou fonctionnelle) est retrouvée, le traitement est celui de la cause. En l’absence de cause évidente, la prescription de stimulants peut être efficace, on les appelle les antiasthéniques. Ce sont généralement des médicaments contenant des acides-aminés, des vitamines, des oligo-éléments dont les carences chez l’homme se traduise par une fatigue. Il existe aussi des stimulants à base de caféine, de déanol , ou d’autres substances. Le traitement du syndrome de fatigue chronique fait appel aux antidépresseurs associés à une psychothérapie.

Conseils pour lutter contre la fatigue

En adoptant de nouvelles habitudes de vie, le patient souffrant de fatigue peut améliorer sa qualité de vie. 

  • Ralentir le rythme au quotidien ;
  • Se détendre ; 
  • Pratiquer une activité sportive douce comme la marche ou la natation ;
  • Faire des pauses au travail ; 
  • Avoir une alimentation équilibrée ; 
  • Avoir des horaires réguliers au moment du coucher et du lever ; 
  • Favoriser une activité relaxante au moment du coucher comme la lecture ;
  • En fin de journée éviter l’alcool, les repas copieux, les excitants, le tabac et la caféine ; 

Bon à savoir, faire une sieste de 5 à 20 minutes après le déjeuner permet de rééquilibrer le fonctionnement du système nerveux, de se détendre, de compenser le manque de sommeil nocturne, d’améliorer la mémoire, de booster la créativité et de favoriser une bonne digestion. 

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